Un rapport de la Cour des comptes a récemment examiné les résultats de l’inclusion scolaire en France. Depuis la mise en place de la loi de 2005, l’objectif de l’Education nationale est d’assurer l’intégration des enfants en situation de handicap dans les écoles ordinaires. Bien que des progrès aient été réalisés et que de plus en plus d’enfants bénéficient de cette mesure, des obstacles subsistent.
Augmentation du nombre d’élèves en situation de handicap en milieu scolaire
Depuis la promulgation de la loi « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » le 11 février 2005, les effectifs d’élèves en situation de handicap en milieu scolaire ont considérablement augmenté. En effet, selon un rapport de la Cour des comptes publié le lundi 16 septembre, on estime que ces effectifs ont triplé au cours des dernières années. En 2006, ils étaient 155 361 élèves, contre 436 085 en 2022. Cependant, malgré cette progression, l’inclusion de ces élèves présente toujours de nombreux défis au quotidien.
Problèmes d’effectifs, de moyens, de formation…
De manière plus spécifique, en ce qui concerne le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire, on constate que c’est en lycée professionnel que la proportion est la plus élevée (4,9% en 2021 ; 3,0% en 2017). Ensuite, viennent le collège (4,4% en 2021 ; 3,3% en 2017), l’école primaire (3,2% en 2021 ; 2,7%) et enfin le lycée général et technologique (0,9% en 2021; 0,7% en 2017).
En ce qui concerne les difficultés rencontrées au quotidien, le rapport met en lumière le fait que les enseignants se sentent souvent démunis pour adapter leur enseignement en raison d’effectifs jugés trop importants et du manque d’équipements adaptés. De plus, il est souligné que ces enseignants souhaiteraient recevoir une meilleure formation, d’autant plus que certains élèves se retrouvent en classe normale faute de places disponibles dans les structures médico-sociales.
La Cour des comptes souligne également que l’accompagnement humain, notamment par le biais des AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap), est largement privilégié. Cependant, cette augmentation significative de ces personnels pose question aux magistrats, dans un contexte budgétaire contraint, d’autant plus que leur efficacité est remise en cause. Selon le rapport de la Cour des comptes, cela pourrait constituer un obstacle à l’autonomie des élèves à moyen terme. Ainsi, la juridiction financière suggère de mettre davantage l’accent sur les équipements pédagogiques ou sur la différenciation des enseignements.
« Parcours du combattant »
La Cour des comptes alerte également sur les multiples obstacles qui entravent la scolarisation des enfants en situation de handicap. En effet, les familles rencontrées décrivent unanimement la scolarisation de leurs enfants comme un véritable « parcours du combattant ». De nombreux élèves en situation de handicap connaissent des parcours scolaires discontinus, source de mal-être et d’incertitudes quant à leur avenir.
Par ailleurs, la Cour des comptes déplore le manque global de données sur la politique de scolarisation des élèves en situation de handicap et l’absence de consolidation des financements qui leur sont destinés. La juridiction financière espère que des travaux futurs permettront d’analyser en quoi la scolarisation de ces élèves est bénéfique en termes de réussite scolaire. Sans ces données, il est difficile d’évaluer le modèle français d’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap et encore moins de le comparer à celui d’autres pays.
Source de l’article : Francetvinfo