Les dérivés benzimidazolés, des substances bien plus puissantes que la morphine, sont désormais signalés comme pouvant entraîner des surdoses par l’ANSM. Cette agence annonce que la production, la vente et l’utilisation de ces substances seront désormais strictement interdites à partir du 9 juillet.
Une nouvelle classe de substances « particulièrement dangereuse »
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) tire la sonnette d’alarme concernant les nitazènes, une nouvelle classe d’opioïdes de synthèse considérée comme « particulièrement dangereuse ». Ces substances présentent un risque élevé d’overdose potentiellement mortelle, même à faible dose, selon un communiqué publié le 8 juillet.
Les nitazènes, également appelées « dérivés benzimidazolés », se présentent sous forme de poudre, comprimé ou liquide, et sont principalement utilisées pour soulager la douleur, tout comme la morphine ou le fentanyl. Ces substances sont 500 fois plus puissantes que la morphine et peuvent entraîner des overdoses pouvant mettre en jeu le pronostic vital de manière brutale et rapide après la prise, prévient l’ANSM.
Les signes d’une overdose aux opioïdes peuvent se manifester plusieurs heures après la prise, avec des difficultés à respirer normalement, des nausées, une somnolence pouvant conduire au coma, voire au décès. En France, deux décès ont déjà été signalés en lien avec les nitazènes, et plusieurs dizaines en Angleterre et en Europe de l’Est depuis 2023. L’ANSM recommande aux utilisateurs et à leur entourage de disposer d’un ou plusieurs kits de naloxone, l’antidote en cas d’overdose.
Les nitazènes désormais classés comme « stupéfiants » et interdits
Les autorités ont pris la décision d’inscrire les nitazènes sur la liste des stupéfiants, ce qui signifie que leur production, leur vente et leur usage seront interdits à partir du 9 juillet. L’ONU s’est également alarmée de l’émergence de ces nouvelles substances dans les pays à hauts revenus, entraînant une augmentation des décès par overdose, selon un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime.
L’ONUDC a exprimé ses craintes quant au fait que les consommateurs d’héroïne se tournent désormais vers des opioïdes de synthèse, comme le fentanyl, les traitements de substitution aux opiacés, et les nitazènes, posant ainsi de graves risques pour la santé. Cette expansion des opioïdes très puissants, provenant principalement de Chine, pourrait être liée à la situation en Afghanistan, où la production d’opium a chuté suite au bannissement de la culture du pavot par les talibans, selon l’experte Angela Me.
Source de l’article : Francetvinfo
